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bienvenue à vous, amis lecteurs ! un roman noir haut en couleur 7 août 2007 aimer… et mourir de roger lamblin un policier à mettre en film ! parmi l es polars parus ces temps derniers, celui de roger lamblin , « aimer… et mourir », paru aux editions amalthée, s’impose par ses nombreuses qualités, dont la moindre n’est certainement pas l’excellence de son écriture. une peinture réaliste la toile de fond de l’histoire peint une société très british, en apparence policée, d’où émergent, sur fond de réalités économiques bien réelles, les remugles de calculs politiques, de pressions médiatiques, de menées mafieuses et de spéculations immobilières. le problème du réchauffement planétaire et de ses conséquences sur la montée des eaux justifie parfaitement le choix des lieux : les bords de la tamise. on sent derrière une documentation fouillée. une mise à nu des cœurs mais ce qui l’emporte, c’est le côté romanesque. l’imagination est assurément une qualité majeure de cet auteur qui, en plongeant dans les passions telles que l’ambition, la jalousie et la violence érotique, tisse avec justesse des rapports humains profonds et émouvants. comme le disent le titre et le graphisme symbolique de la couverture, l’amour et la mort se mêlent inextricablement et de façon tragique dans les cœurs comme dans l’intrigue. les personnages y apparaissent comme des êtres partagés, déchirés par leurs contradictions, et par là même à l’image de chacun de nous. une intrigue en dominos servie par une construction rigoureuse, l’intrigue y est conçue comme un engrenage fatal qui n’est pas sans rappeler les drames raciniens ou l’etranger de camus : il suffit d’un impondérable, si ténu qu’il en paraît le fruit du hasard, pour que tout bascule inéluctablement, tels des dominos entraînés dans leur chute réciproque par une simple pichenette. cet instant fatal, qui ponctue le drame, donne l’impression d’un destin auquel personne ne peut échapper, une fois l’engrenage enclenché. un style brillant mais, ce qui distingue ce policier, c’est à l’évidence la qualité de son style : la langue est sans conteste l’atout maître de l’auteur. un vocabulaire foisonnant, des procédés rhétoriques variés, des termes choisis pour leur nuance et leur exactitude. ce qui s’adresse à l’intelligence est clair, net et précis ; ce qui touche aux sentiments est parcouru de frémissements parfois douloureux ; l’érotisme y garde sa charge charnelle sans tomber dans la complaisance ; l’introspection se livre dans un style indirect où s’enchâsse naturellement un subjonctif imparfait si oublié ; la philosophie qui s’en dégage pose le problème des limites de notre liberté et de notre responsabilité ; et, en bien des passages, la prose se fait poétique et porteuse de symboles. bref, du must ! un scénario à mettre en film de surcroît ce policier ferait un excellent film. paysages variés : bords de la tamise et collines verdoyantes du kent, architecture victorienne et cottage campagnard, séquence de plage aux falaises crayeuses et de ferry pour la mer ; face à face télévisé et campagne d’élections ; spectacles de cabaret et de strip-tease dont la chorégraphie inventive n’attend plus que ses danseuses ; fusillades, poursuites et descente en hélico ; assassinat de dealer et chantage ; le tout épicé de nombreuses scènes chaudes… avec quatre super nanas ! les dialogues, très travaillés, ne sont plus à faire et le découpage en dix jours est tout prêt ! une mine d’analyses ce roman policier, qui sort du lot, a tout pour lui : suspense, émotion, couleur, et surtout une écriture soignée ! pour s’en convaincre, il n’est que de lire les analyses et les commentaires enthousiastes des lecteurs sur aimeretmourir.unblog.fr : ça vole haut ! 8 ans 180 000 visites 190 articles 550 commentaires posté dans texte d'accueil | 306 commentaires » désir et satisfaction 29 juillet 2015 p.43 pour lui, le désir avait autant d’importance que la satisfaction du désir les lecteurs d’ aimer…et mourir savent que george, le maire assassiné, est, aux dires même de lisbeth, sa jeune maîtresse, « un peu trop séducteur, bon vivant, et porté… sur les conquêtes féminines ». c’est d’ailleurs ce goût pour une nouvelle aventure qui le conduira à la mort. lorsqu’il se rend au rendez-vous, qu’il croit galant, il roule tranquillement en direction des north downs, prenant le temps de goûter au passage les jeux de lumière miroitant sur les marais qui bordent la tamise, puis la douceur du relief des collines, à cette heure exquise où le soleil rend toute chose pimpante et comme rajeunie. tant il est vrai que des yeux amoureux perçoivent des beautés insaisissables aux autres ! pourquoi roule-t-il au ralenti, alors que la belle cathy l’attend ? : « il voulait retarder le plaisir qu’il savait maintenant si proche : pour lui , le désir avait autant d’importance que la satisfaction du désir ». retarder le plaisir, quand on est assuré qu’il sera très bientôt assouvi, est une manière de l’exciter. on peut, à ce propos, relire les nourritures terrestres de gide « viens, nathanaël, je te parlerai des attentes ». c’est que, sans désir, la vie nous paraîtrait si morne qu’elle générerait l’ennui, si proche de « la tristesse », selon sagan, « cette convalescence incurable » selon cioran, cette mort lente qui rend l’existence insupportable, et même absurde. la vie est une eau vive ‒ plus ou moins impétueuse ‒ et non une eau morte, stagnante et croupissante. elle est tension et mouvement vers : ce qui lui donne un sens . le désir étant, d’un point de vue psychologique, cette tendance devenue consciente d’elle-même, qui s’accompagne de la représentation du but à atteindre et souvent d’une volonté de mettre en œuvre les moyens d’atteindre ce but. car « qu’est-ce qu’un désir qui n’est pas efficace ? » (gide) aussi comprend-on que, dans la quête du bonheur, l’homme cherche ce qui comblera sa vie. mais qui dit combler suppose un vide. comme le dit platon dans le banquet , « on ne désire que ce dont on manque ». vu ainsi, le désir porte en lui-même la marque de notre incomplétude et peut être ressenti, dans l’effort même de réduction de sa tension, comme une forme d’insatisfaction , et parfois comme une source de souffrance. d’autant que, par nature, il tend à s’épuiser, soit que nous nous lassions ou qu’il nous apparaisse hors d’atteinte au vu des obstacles rencontrés ‒ encore que corneille observe que « le désir s’accroît quand l’effet se recule » ‒ soit que sa satisfaction, l’éteignant, nous relance dans une course sans fin, à l’instar de don juan. cependant, si l’on peut dire que la satisfaction tue le désir, on peut aussi le regarder positivement en considérant l’objet désiré comme source de plaisir , procurant une sensation agréable et passagère qui, par le souvenir qu’il laisse demande à être renouvelé ; ou, lorsque le plaisir escompté est obtenu, de contentement , lequel engendre un apaisement plus durable quoique également partiel et ponctuel ; ou mieux, de satisfaction , sentiment plus profond et plus plénier ‒ le désir est comblé ‒ suffisamment long pour ne pas être immédiatement renouvelé ; voire de bonheur , lequel requiert une parfaite sérénité fondée sur l’espérance que rien ne le remettra en cause et qu’il gardera la même intensité. « il n’est [donc] pas moins essentiel pour le bonheur de conserver des désirs que de les satisfaire », a-t-on écrit au xviiie siècle, mais aussi de prendre garde à « ce jour, comme l’écrit jouhandeau, où nous manque une seule chose et ce n’est pas l’objet de votre désir, c’est le désir. il ne s’agit plus de boire, mais d’avoir soif ». posté dans interventions de l'auteur | aucun commentaire » le sort en est jeté et le passage du rubicon 28 juin 2015 p. 40 le sort en était jeté alea jacta est ! cette parole prêtée à césar au moment de franchir le rubicon, c’est-à-dire de se mettre hors la loi, est devenue synonyme d’un choix irrévocable, d’une prise de risque consciente, contenant à la fois une part de fatalité ‒ advienne que pourra ‒ et une déte